Etapes 2015

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Vue depuis le Belvédère sur les baies d'Opunou et de Cooks à Moorea

Retour aux îles du vent

Le vendredi 13 février, nous sommes déplacés dans le travel lift et posés assez haut devant la dars. Pourquoi pas directement à l’eau vous demandez-vous ? Non, nous ne sommes pas superstitieux mais devons encore faire les derniers travaux de peintures sur la dérive et comme nous avons changé d’antifouling, nous devons appliquer une couche de primaire avant.

Ainsi nous avons tout le week-end pour effectuer  ce travail et les différentes couchent ont le temps de sécher.

A la grande joie de ses équipiers, Vanupieds retrouve son élément Lundi 16.

Le lendemain,  nous commençons à gréer les voiles mais avons un problème avec les derniers centimètres des lattes que nous n’arrivons pas à introduire complètement dans leur gousset respectif.  Nous suspectons une erreur de la voilerie Avea qui a repris des coutures de la grande voile en octobre dernier.  Finalement rien de tout cela, avec la bonne méthode et en forçant un peu, nous arrivons à les remettre en place.

Etalage de la grande voile pour remettre les lattes
L'aide de Juliana de la voilerie Avea nous sera précieuse

Mercredi, un fichier météo confirme les bonnes dispositions d’Eole et de Neptune à notre égard et nous nous décidons spontanément d’utiliser cette bascule de vent temporaire pour retourner à Tahiti, toutes voiles dehors, au près dans une mer bien clémente et sous un ciel dégagé. Nous aurons juste besoin du moteur 2 heures pour nous permettre de passer la pointe nord-est de Moorea.  22 heures après notre départ de Raiatea,  nous prenons un corps-mort (une bouée, pas un cadavre) devant la marina Taina à Tahiti.

Nous retrouvons rapidement nos marques et également quelques bateaux-copains dont Sandra et Philppe (Ulani) qui sont restés d’octobre à février à la Marina. 

Notre radeau de survie qui à besoin d’une révision obligatoire tous les trois ans est transporté en annexe chez le représentant de la marque qui a son atelier à la Marina. 

La survie Sea-Safe est prête pour la révision

En même temps, nous obtenons des renseignements pour le remplacement de notre plexiglas et après un aller en bus à Papeete, nous rentrons quelques heures plus tard en vélo fraichement acheté en ville.

Pour l’anniversaire de Claudia nous avions l’intention d’aller au restaurant avec Sandra et Philippe mais un barbecue est organisé sur le quai des grands yachts et nous pouvons y participer grâce au contact d’Ulani.  Chacun (r)amène sa viande. Accompagnements et boissons sont partagés. L’apéro est offert par les équipiers d’un Swan 75 dont nous tairons le nom car le propriétaire absent, n’aurait que moyennement apprécié.

Apéro à bord d'un swan 75 avec Philippe et Sandra Thieery et Claudia
Philippe, Sandra, Claudia et Thierry

La saison des cyclones reste clémente ici en Polynésie alors que Pam, un cyclone de catégorie 5 frappe durement le Vanuatu .

Après trois semaines devant la marina Taina et aussi parce qu’une petite dépression approche par le nord-ouest nous partons nous abrité sur la côte est de Moorea.

Nous trouvons un mouillage à coté de quelques voiliers dans 2 mètres de sables de bonne tenue et posons 25 mètres de chaîne car 35 à 40 nœuds sont attendus. Un récif se trouve à une trentaine de mètres derrière nous.  Le bimini est rentré et nous sommes parés pour le coup de vent. 

A l'heure prévue (21h00 – et oui c'est toujours la nuit) le vent monte. La première rafale nous annonce la couleur en faisant vibrer tout le grément et l'éolienne que nous avons oublié de bloquer ressemble à un hélicoptère au décolage. L'anémomètre enregistre 54,1 noeuds soit 100,2 km/h. Le vent devrait tourner du nord à l'ouest et diminuer aux alentours de 10h00. Une longue nuit nous attend...

Passage d'un gros grain sur Moorea avec 54 noeuds

D'un côté, nous sommes rassurés, l'ancre a résisté à la première rafale mais d'un autre côté, les pensées vont vers le récif derrière nous, les bateaux voisins qui évitent fortement et qui pourraient aussi déraper ou à un maillon de la chaîne qui pourrait casser. Est-ce que notre ancre de 20 kilos plantée dans 30 cm de sable retiendra 10 tonnes d'aluminium. Nous avons la nuit entière pour y penser.

Le vent souffle toute la nuit entre 25 et 40 noeuds. L'ancre tient. La position a été introduite dans le GPS et nous avons une alarme de mouillage qui devrait sonner si nous dérapons de 2 mètres.

Au levé du jour, nous avons droit aux derniers assaut avec quelques rafales à plus de 50 noeuds. Le rappel sur la chaîne est tellement fort que nous dérapons d'une dizaine de mètres mais par chance l'ancre se plante à nouveau.

Vers 09h00 un calme relatif revient. La dépression poursuit son chemin vers le sud-est.

Nous réancrons et pouvons enfin nous reposer.