Etape 2012

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372 miles (689 kilomètres) de Jamaïque à Cienfuegos, Cuba

de Brac (îles Cayman) à Cuba

Quelques jours après le passage d'un front froid, nous partons pour Brac, l’île la plus à l'est des Cayman. Si la traversée c'est bien passée, l'arrivée elle, fût un peu scabreuse. Devant Creek, le port d'entrée officielle, les deux seules bouées sont occupées par d'autres voiliers de passage.

Il n'y a pas non plus de marina et il est interdit d'ancrer pour ne pas abîmer le corail. En dehors de la baie, nous distinguons une grosse tonne rouillée comportant un crochet pour attacher un cordage. Le vent est soutenu et la houle formée. C'est seulement après plusieurs tentatives, en marche avant puis en marche arrière que nous réussissons à nous y amarrer.

Les formalités sont rapidement exécutées à terre sur un banc public et nous poursuivons notre route vers un mouillage mieux protégé à l'ouest. En larguant le cordage nous constatons qu'il n'aurait plus tenu très longtemps, avec le frottement, il s'est presque entièrement cisaillé. 

Le long de la côte ils y a de nombreuses bouées réservées à la plongée que nous sommes autorisés à utiliser gratuitement. Malheureusement, aucune ne nous met bien à l'abri du roulis car le vent souffle dans le sens de l'orientation de l'île. Il y a bien une petite baie au sud, bien protégée derrière un long récif, mais l'entrée est très délicate. Il y a peu de fond et il faut virer immédiatement à droite après avoir franchi la passe. Avec la dérive et le safran relevé, nous pourrions passer mais nous ne serions plus en mesure de diriger le voilier. Nous renonçons donc à cette idée.

Comment trouvez-vous son nouveau dentier ?

Les restes d'un ouragan.

Un nouveau front froids est annoncé et nous décidons de partir pour Cuba avant qu'il nous tombe dessus ici. C'est un peu à regret que nous partons. Nous avons à peine eu le temps de découvrir les superbes fonds sous-marin en plongée et de faire connaissance avec les gentils habitants de l'île.

Après 27 heures, nous faisons notre entrée à Cayo Largo, un port d'entrée officiel à Cuba. C'est avec un peut d'incertitude que nous franchissons la passe indiquée dans notre guide nautique plus très actuel (Nigel Calder 1999). En fait, il s'avérera toujours très précis et plus exact que nos cartes navionics de 2010.

Dès notre arrivée, un comité d'accueil nous reçoit. Le médecin nous demande si tout va bien à bord et si nous sommes tous sains de corps. Quelques minutes plus tard, un douanier et son chien anti-drogue montent à bord. Le chien passe par la descente et renifle dans chaque coin en remuant la queue. Il saute sur le lit et sans l'intervention du douanier, se serait roulé dans nos draps. Il a plus l'air de s'amuser que de faire son boulot (le chien pas le douanier). Nous passons cette épreuve sans encombre. Puis 5 personnes en uniforme divers et variés s'installent dans le cockpit. Il y a un représentant des douanes, un garde frontière, un de l'immigration un de la capitainerie et encore une autre autorité dont nous ignorons la fonction. Tout ce joyeux monde rempli un tas de formulaires, nous pose des questions, souvent les mêmes, inspecte le bateau, le tout très courtoisement et repart. Nous croyons en avoir fini mais viennent encore un vétérinaire et un inspecteur du ministère de l'agriculture. Claudia se charge de leur montrer nos vivres et le contenu de notre frigo. Ils insistent sur le fait qu'il faut triller les déchets et surtout séparer les coquilles d'œufs qui seront incinérées.

Malgré toutes les rumeurs, la procédure fut exécutée en moins d'une heure trente.

Il faut encore passer à la caisse. Le lendemain, nous allons à la banque acheter des pesos convertibles et des timbres qui servent à régler la note du permis de navigation, des visas et de diverses instances précitées. 

Cabanon pour les poubelles domestiques et internationales.

Nous laissons passer le front froid, qui amène un vent du nord d'une trentaine de nœuds et fait descendre considérablement la température de l'air et de l'eau. Pendant quelques jours, nous ressortons les polaires le soir et les duvets la nuit.

Il n'y a que peu de cubains ici qui travaillent tous pour les trois grands hôtels dont la clientèle provient principalement du Canada, d'Italie et de Russie. Après avoir profité des belles plages de sable blanc et de l'eau turquoise pendant une dizaine de jours, nous levons l'ancre pour Cienfuegos distante de 80 miles.

Désormais, et pour les prochains 500 miles, c'est le vent dans le nez qui nous accompagne. Il faut donc jongler avec les variations quotidiennes provoquées par les brises thermiques. La nuit et le matin, le vent vient le plus souvent du nord-est et vire au sud-est en forcissant l'après-midi.

Après deux étapes et aux alentours de minuit, nous mouillons devant la marina Marlin à Cienfuegos. Le lendemain matin, rebelote avec les autorités mais la procédure est quand même simplifiée.

A la sortie de la marina, nous sommes interpellés par des cubains qui nous conduisent en bici-taxi au centre ville. Ce moyen de transport, une sorte de tricycle, a été inventé à la fin des années 80 pour pallier à la pénurie de pétrole survenue après le départ des «amis" soviétiques rentrés chez eux.

La ville est grouillante d'activités, les rues sont propres et les cubains très aimables.

Nous mangeons dans les restaurants d'état et payons en pesos national. 1 pesos convertible = 24 pesos national = 0.80 Euro ou 1 CHF. 

Nous goutons aux glaces de la chaine Coppelia pour 2 centimes la boule et aux pizzas des rues pour 40 centimes.

Nous visitons divers monuments, observons les gens et l'activité des rues depuis des terrasses de café.

Une place se libère enfin à la marina. Nous y amarrons solidement Vanupieds et partons en excursion à l'intérieur du pays pendant une semaine. Au programme, Vinales dans la Pinar del Rio et La Havane.

Thierry dans son élément.

Ensemble avec nos amis Heidi et Robert nous réservons un taxi qui nous conduit en moins de 5 heures à Vinales.

Les Casas particular recommandées par le guide sont complètes mais la plupart des maisons font office de Casa particular. Nous en trouvons une très bien chez le médecin du village, au centre du bourg dans une rue parallèle à l'écart du bruit de la route.

Ici, c'est vraiment la campagne car la nuit, nous sommes tenus éveillés par un concert de chant de coqs. Celui du voisin est surnommé par notre hôte Pavarotti. 

Activités autour de la place du village de Viñales.

Après un petit déjeuner copieux, nous partons en balade et découvrons les impressionnants Mogotes. Des pains de sucre en Calcaire dont la base comporte de nombreuses grottes.