ETAPES 2010

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Kunamera Bay Iles des Pins

Transatlantique

Route

Mindelo, le 21 janvier 2010, c'est le grand jour. Nous faisons le plein au ponton Gazole, mangeons un petit en cas et larguons les amarres vers 13h00 pour environ 2050 miles de navigation vers Salvador do Bahia. 

Nous nous réjouissons de cette aventure sans même ressentir de nervosité ou d'appréhension.

Route
la météo prévue sur l'itinéraire

Le passage entre les îles de Santo Antao et de Sao Vicente est souvent le théâtre d'accélération de vent. Nous n'y échapperons pas et pouvons ainsi nous déhaler rapidement. Après avoir correctement réglé les voiles, nous ne les toucherons plus pendant plusieurs jours. 

Les conditions étant très clémentes nous pouvons consacrer notre temps libre à la cuisine, à la lecture au repos et à la pêche.

2 belles bonites et une dorade coryphène mordent à nos hameçons et agrémentent ainsi nos repas.

Bonites Dorade coryphène Repos bien mérité
repos mérité

La route tracée passe d'abord aux alentours de la longitude 28 et l'équateur. Les fichiers météos montrent un passage plus étroit du pot au noir vers la longitude 30 et l'équateur. Nous modifions donc notre route légèrement et laissons les rochers de St. Pierre et St. Paul à tribord à une dizaine de milles sans les apercevoir mais avec une pensée pour Papa qui doit lui nous regarder de là-haut....

Nuages

La difficulté majeure de cette transat est la traversée du pot au noir ou zone de convergence intertropicale. Cette zone a une forme triangulaire plus large vers l'Afrique et plus étroite à l'ouest. Dans la zone, l'on y rencontre des grains ou orages éparses et calmes plats.

Le but étant de trouver, grâce aux fichiers météos obtenus à l’aide de notre radio à ondes courtes, l'endroit le plus étroit et d'éviter ainsi d'interminables heures de moteur. Ce mince passage se déplace constamment ce qui complique encore la donne. D’autre part, il ne faut pas non plus le viser trop à l'ouest car passé l'équateur, les alizés du sud-est prédominent. Ils peuvent être très sud parfois ce qui signifie alors un bord de près serré (vent dans le nez) l'allure la moins confortable pour les voiliers de croisières.

Cargo en vue
Un des rares cargos rencontrés.
Tresse
La boulangerie maison est ouverte.

Vers la latitude 6° Nord, nous faisons connaissance avec le pot au noir et les calmes. Les voiles claquent lamentablement et en dessous de 3 noeuds le moteur est démarré. Le lendemain, le moral remonte en même temps que le retour du vent. Mais cela ne durera pas, aux orages maintenant de prendre la relève. Au début, nous essayons d'éviter les nombreuses tâches noires qui apparaissent sur notre radar mais elles sont trop nombreuses et par la suite nous passons dessous.

Grains
Zigzag à travers les grains.
Equateur
Mais où est donc l'équateur ?

Vers la latitude 2° Nord, un petit vent de sud-est pointe son nez. Sommes-nous enfin sortis de la zone de convergence?? Nous nous réjouissons trop tôt, une alternance de vent d'orages et de calmes nous accompagne encore jusque vers la latitude 2° Sud. Le passage de l'équateur est célébré dignement et comme nous sommes au moteur, nous faisons plusieurs allers et retour pour la photo. En passant trop vite, le GPS saute les secondes et passe de 0°00'002"N à 0°00'001"S, au deuxième passage la photo n’est pas net, le troisième passage sera le bon.

L'alizés du sud-est est désormais bien établi, pendant 2 jours, nous sommes au près gité sur tribord. Le voilier ne roule plus d'un bord sur l'autre mais la nouvelle allure n'est pas plus agréable pour autant. Tous les capots sont fermés et la température dans le bateau flirt avec les 35 degrés mais c'est surtout la moiteur qui est gênante. Le moindre effort provoque une transpiration abondante.

Poisson volant
Le matin nous faisons la cueillette des poissons volant échoués sur le pont et les remettons à l'eau.

Après 14 jours, des pronostiques d'arrivée peuvent être établis. En continuant à 6.5 noeuds, une arrivée devrait être possible avant la tombée de la nuit le vendredi 5 février mais la météo annonce un vent faiblissant. Il faut nous rendre à l'évidence, ce ne sera pas possible d'atterrir le 5. Nous nous mettons à la Cap pendant une dizaine d'heures et devons même remettre le moteur en route pour le reste du chemin jusqu’à Salvador.